14 %. Voilà la performance qu’a signée l’indice MSCI World en 2024, alors même que la planète finance tanguait entre tensions géopolitiques et secousses sur les taux. D’un côté, les géants de la tech tutoient des sommets inédits côté valorisation. De l’autre, des pans entiers de l’économie cyclique semblent laissés pour compte, affichant des valorisations sous les radars habituels.
Les grandes maisons de gestion n’affichent pas la même partition quand il s’agit de pronostiquer la trajectoire des marchés sur 2025 et 2026. Certains misent sur une rotation sectorielle, d’autres recommandent la prudence face à la durée imprévisible du resserrement monétaire. Dans ce contexte, la sélectivité redevient le mot d’ordre : analyse fondamentale affûtée, lecture attentive du climat macroéconomique, rien n’est laissé au hasard.
Le contexte boursier mondial à l’aube de 2025 : entre incertitudes et signaux porteurs
À l’entrée de 2025, les marchés financiers avancent sur une ligne tendue. La volatilité ne lâche pas prise, nourrie par les hésitations des banques centrales et le flou persistant sur l’évolution des taux d’intérêt. La Réserve fédérale américaine joue la montre, la BCE temporise, la Banque du Japon avance à son propre tempo. Résultat : les opérateurs naviguent sans boussole fixe.
L’Europe affiche une vigueur inattendue : le Stoxx Europe 600 engrange 10 % de hausse en 2024. La France, quant à elle, voit le CAC 40 s’approcher de ses records, portée par une dynamique sectorielle habile et quelques signaux de reprise sur la consommation. Outre-Atlantique, le S&P 500 reste la locomotive, propulsé par un petit groupe de valeurs technologiques tandis que l’économie américaine encaisse les chocs. Mais la remontée des taux d’intérêt fait pression sur les valorisations, l’inflation restant le paramètre à surveiller de près.
Côté marchés émergents, la dynamique est plus timide. Le ralentissement de la croissance et la réduction de l’écart de taux avec les économies avancées détournent une partie des flux. L’Asie, en particulier, reste sous observation. Pourtant, certains experts repèrent des opportunités, notamment dans les secteurs portés par la transition énergétique.
La zone euro avance prudemment, oscillant entre ralentissement et regain d’espoir. Les prochaines décisions de la BCE pèseront lourd sur la volatilité, alors que la trajectoire de l’économie mondiale restera déterminante pour les marchés actions en 2025. Face à cela, les investisseurs réajustent leur horizon : estimation mesurée, diversification renforcée, vigilance accrue sur les signaux émergents.
Quels facteurs pèseront réellement sur les marchés en 2025 et 2026 ?
La politique monétaire demeure le thermomètre de la confiance. Chaque prise de parole des banques centrales est décortiquée. Les futures annonces de la Fed et de la BCE rythmeront la nervosité ambiante. En cas de stabilisation des taux, la réaction sur les valorisations pourrait être immédiate, mais rien n’est gravé dans le marbre. La Banque du Japon, tout juste sortie d’une longue période de taux négatifs, et la Fed, confrontée à des signaux macroéconomiques contradictoires, laissent planer l’incertitude.
Autre point de vigilance : la progression des salaires réels. Elle conditionne directement la consommation des ménages, donc la croissance du chiffre d’affaires pour de nombreux secteurs. L’écart entre la croissance effective des bénéfices et les attentes des analystes sera scruté à la loupe.
La scène politique mondiale ne restera pas passive. L’élection présidentielle américaine, duel entre Joe Biden et Donald Trump, pourrait bouleverser l’équilibre. Un retour aux droits de douane et au protectionnisme, en cas de victoire de Trump, aurait un impact direct, notamment sur les marchés émergents et les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Trois forces principales, à ce stade, cristallisent les anticipations :
- Inflation : les marchés tablent sur un reflux lent, mais un rebond reste dans toutes les têtes.
- Hausse ou maintien des taux : ce scénario pèsera lourdement sur la valorisation des actifs jugés risqués.
- Protectionnisme : une remontée des barrières douanières freinerait la croissance mondiale.
L’accord général demeure fragile. L’évolution de l’inflation, les choix de politique monétaire et la dynamique des bénéfices guideront les arbitrages. La deuxième moitié de 2025, en particulier sur la question des taux, sera décisive.
Tendances émergentes : où se situent les opportunités d’investissement à long terme ?
Les tendances profondes du marché se dessinent avec netteté. Les ETF thématiques captent un flux croissant, portés par l’intérêt pour l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, le cloud ou la cybersécurité. Ces secteurs affichent une trajectoire ascendante sur plusieurs années, alimentée par la transformation technologique. Des mastodontes comme Nvidia, Microsoft, Alphabet, Apple ou Amazon s’imposent, leurs performances financières poussant les analystes à revoir la copie trimestre après trimestre.
Autre terrain de jeu : la santé et les biotechnologies. Les investisseurs y trouvent une diversification bienvenue et des perspectives de croissance, grâce aux percées dans la médecine personnalisée ou les traitements innovants. Mais la volatilité reste une donnée à ne pas négliger.
La transition énergétique s’affirme peu à peu comme un axe central des allocations de long terme. L’appétit pour les énergies renouvelables, l’uranium, le cuivre, mais aussi l’or ou les ressources liées à l’eau traduit ce basculement vers des actifs tangibles. Les obligations vertes et les investissements axés sur la biodiversité séduisent de plus en plus d’institutionnels, désireux d’intégrer la durabilité à leur stratégie globale.
Trois grandes tendances structurent cette réorganisation des portefeuilles :
- Technologie et intelligence artificielle : croissance persistante, mais valorisations exigeantes.
- Matières premières et transition énergétique : diversification, protection contre l’érosion monétaire, perspectives sur le long terme.
- Santé et biotechnologies : innovation constante, sélection rigoureuse nécessaire pour s’y positionner.
Comment affiner sa stratégie d’investissement face aux prévisions et aux risques identifiés ?
La diversification s’impose aujourd’hui comme un véritable rempart contre les aléas. Miser tout sur quelques champions de la tech n’offre plus la même sérénité qu’autrefois. Les portefeuilles s’équilibrent davantage entre ETF Monde, ETF US, ETF Europe et ETF Emergents. Ce choix permet d’absorber les chocs, de limiter l’exposition aux cycles locaux et de capter les nouvelles dynamiques, où qu’elles émergent.
La gestion pilotée attire aussi une clientèle attentive à la réactivité et la discipline. Avec l’approche “boîte style Morningstar”, il devient possible de doser précisément croissance, rendement et valeur selon la conjoncture. Certaines entreprises cotées, encore sous-évaluées par rapport à leur potentiel, retiennent l’attention des analystes. Dans un contexte où la hausse des taux redistribue les cartes, cette approche sélective peut se révéler payante.
Le suivi attentif des prévisions de bénéfices et de chiffre d’affaires devient une nécessité. Les marchés actions privilégient la rigueur, la capacité à distinguer les sociétés à même de performer dans la durée. Discipline et discernement s’imposent, surtout face à la montée des tensions géopolitiques ou à l’incertitude persistante sur la politique monétaire.
Pour rester à la hauteur, plusieurs réflexes s’avèrent judicieux :
- Évaluer le poids de chaque secteur, chaque région du monde, chaque style d’investissement.
- Alterner entre convictions affirmées et gestion prudente du risque.
- Réajuster régulièrement les allocations en fonction des signaux transmis par les marchés.
Ceux qui traversent les cycles avec succès savent conjuguer anticipation, capacité d’adaptation et sang-froid, sans jamais perdre de vue la liquidité et la lisibilité de leur portefeuille. Reste à savoir qui, en 2025, saura saisir la vague sans s’y briser.


